Christian Arnsperger est économiste et professeur à l’université de Lausanne. Il est aussi conseiller scientifique de la Banque alternative suisse.
Dominique Bourg est philosophe et professeur à l’université de Lausanne. Il dirige, aux Puf, la collection « L’écologie en questions » ainsi que la revue en ligne La Pensée écologique, et préside le conseil scientifique de la Fondation pour la nature et l’homme (FNH).

Il faut bien le constater, la transition numérique mondiale s’accélère tandis que la transition écologique, au mieux, marque le pas. Cette situation ne sera pas longtemps soutenable. Il importe de se donner le plus rapidement possible un objectif collectif qui corresponde enfin à ce qu’exige l’état de dégradation du système-Terre. Comment concilier une empreinte écologique radicalement réduite avec la pluralité actuelle de nos sociétés et de leur tissu économique ?
Chercher une voie de sortie, c’est changer de regard : en partant d’où nous sommes, sans nier nos désaccords sur les solutions à apporter, envisageons une pluralité de voies d’expérimentation – des micro-expériences citoyennes de permaculture jusqu’à la production industrielle la plus high tech en passant par les chemins de l’économie sociale et solidaire. À chacune de démontrer que ses solutions permettront d’atteindre l’objectif ultime : une empreinte écologique décroissante pour nous permettre de retourner puis de rester à l’intérieur des limites de la biosphère, sans renoncer à notre modernité, en œuvrant en faveur d’une priorité environnementale enfin claire et, à terme, libératrice.

Le livre phare de Gunter Pauli, créateur du concept d' »économie bleue », qui s’inspire des écosystèmes naturels pour résoudre les crises économique, sociale et écologique. Pour l’entrepreneur Gunter Pauli, il est possible de révolutionner notre consommation et nos moyens de production tout en protégeant la nature.

« Je ne suis pas fasciné par les prouesses d’une espèce. Ce qui m’intéresse, c’est le système capable de donner des réponses résilientes. »

 

Face aux signaux alarmants de la crise globale – croissance en berne, tensions sur l’énergie et les matières premières, effondrement de la biodiversité, dégradation et destruction des sols, changement climatique et pollution généralisée – on cherche à nous rassurer. Les technologies « vertes » seraient sur le point de sauver la planète et la croissance grâce à une quatrième révolution industrielle, celle des énergies renouvelables, des réseaux intelligents, de l’économie circulaire, des nano-bio-technologies et des imprimantes 3D.

Plus consommatrices de ressources rares, plus difficiles à recycler, trop complexes, ces nouvelles technologies tant vantées nous conduisent pourtant dans l’impasse. Ce livre démonte un à un les mirages des innovations high tech, et propose de prendre le contre-pied de la course en avant technologique en se tournant vers les low tech, les « basses technologies ». Il ne s’agit pas de revenir à la bougie, mais de conserver un niveau de confort et de civilisation agréables tout en évitant les chocs des pénuries à venir. S’il met à bas nos dernières illusions, c’est pour mieux explorer les voies possibles vers un système économique et industriel soutenable dans une planète finie.

Aurélien Barrau, astrophysicien français spécialisé dans la physique des astroparticules, des trous noirs et en cosmologie propose de réenchanter le monde. Introduction à son livre Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité et à d’autres, une video de 5 mn pour voir plus loin que l’effondrement.

L’entraide, l’autre loi de la jungle, lauréat de cette édition 2018 s’est démarquée par son approche nouvelle de la « loi du plus fort ». Au travers de leur ouvrage, Gauthier Chapelle et Pablo Servigne nous amènent à reconsidérer la loi du plus fort, qui semble dominer nos relations, comme un mythe. C’est dans l’entraide que résiderait le salut de demain pour notre civilisation.

Comment faire un projet Résilience sans parler de Boris Cyrulnik et de ce livre?

Quelle est l’origine du concept de résilience ?
Peut-on observer des phénomènes de résilience dans d’autres espèces que l’espèce humaine ? Comment la plasticité cérébrale intervient-elle dans le processus ?
En quoi le soutien affectif aide-t-il à réparer les dégâts provoqués par le traumatisme ? Quels sont les mécanismes de défense qui favorisent la résilience ? Quel rôle peut jouer la famille ?
Le vieillissement altère-t-il les capacités de résilience ? L’appartenance culturelle encourage-t-elle le processus résilient ? Faut-il raconter le trauma que l’on a vécu ? L’art peut-il sublimer le trauma ?
La résilience a-t-elle des limites ? En quoi la théorie de la résilience introduit-elle, pour chacun de nous, de nouveaux degrés de liberté ?

Boris Cyrulnik est neuropsychiatre, directeur d’enseignement à l’université du Sud-Toulon-Var. Il anime plusieurs groupes de recherche sur l’attachement et la résilience.
Gérard Jorland, philosophe, est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales.
Avec Serban Ionescu, Claude Beata, Pierre Bustany, Marie Anaut, Claude de Tychey et Joëlle Lighezzolo-Alnot, Michel Delage, Antoine Lejeune et Louis Ploton, Michel Tousignant, Martine Lani-Bayle, Silke Schauder.

La reine du noir publiera le 1er mai un livre choc sur le climat :L’Humanité en péril. Virons de bord, toute !(Flammarion) En lanceuse d’alerte engagée, Fred Vargas traite de l’urgence climatique en s »appuyant sur des données rigoureuses et dans un style on ne peut plus direct. Fustigeant notamment « les industriels milliardaires à la tête des lobbies » qui tiennent sous leur coupe « nos gouvernants apparemment impuissants », la créatruce du commissaire Adamsberg poursuit : « Depuis quarante ans, et bien que conscients des enjeux, ils nous dissimulent ce que nous aurions dû savoir, si bien que nous avons continué d’avancer à l’aveugle, inconscients et crédules. Cette désinformation, volontaire ou passive, des gens, à travers le monde entier, est une faute gravissime (…) C’est contre cette désinformation intolérable que je désire lutter, à la hauteur de mes petits moyens. »

L’ancienne archéozoologue au CNRS, Frédérique Audoin-Rouzeau de son vrai nom, a planché, sérieusement, sur le sujet. Et elle reproduit aujourd’hui, non sans un certain humour noir, l’état de ses recherches en quelque 250 pages. « Car c’est ensemble que nous pourrons affaiblir le choc – déjà bien en route – qui s’apprête à frapper notre Terre et son monde vivant ».  L’express, 12 mars 2019.

Quelle est cette folie qui enferme la France et l’Europe dans l’attentisme alors que se rapproche la catastrophe climatique ? Nous n’investissons pas assez – loin de là – pour développer une économie sobre et durable. Pourquoi ? Parce que tous les gouvernements sont guidés par un diktat politique fondé sur le court-termisme et la priorité exclusive donnée aux contraintes économiques.
Cet ouvrage d’Alain Grandjean, Kevin Puisieux et Marion Cohen, préfacé par Nicolas Hulot, déconstruit un à un les arguments qui justifient l’inaction et propose une piste de sortie par le haut. En effet, aucune règle ne nous empêche d’agir.

Le monde est-il vraiment en train de s’effondrer ? L’idéal du progrès est-il obsolète ? Dans cette évaluation élégante de la condition humaine au troisième millénaire, le scientifique et intellectuel Steven Pinker nous demande instamment de nous éloigner des gros titres et des prophéties sanglantes du malheur qui jouent sur nos partis pris psychologiques. Au lieu de cela, consultez les données : dans soixante-quinze graphiques à couper le souffle, Pinker montre que la vie, la santé, la prospérité, la sécurité, la paix, la connaissance et le bonheur gagnent du terrain, non seulement en Occident, mais aussi dans le monde entier. Ce progrès n’est pas le résultat d’une force cosmique. C’est le cadeau des Lumières : la conviction que la raison, la science et l’humanisme peuvent améliorer l’épanouissement humain. A découvrir.

 

Effondrement s’inscrit dans la lignée de son précédent ouvrage De l’inégalité parmi les sociétés paru en 1997 et traduit en français en 2000. L’auteur explore comment le changement climatique, l’explosion démographique et la discorde politique créent les conditions de l’effondrement de la civilisation.